Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'écume des rêves
28 mars 2020

Lampe-proie...

Je nage dans l'obscurité. Ma petite lanterne me laisse encore croire que je ne suis pas aveugle. 

J'ai peur.

Je sers un peu plus contre moi ma bulle d'oxygène. Dernière réserve d'espoirs. J'ai dû quitter la grotte des rêves : les cristaux oniriques remplaçant petit à petit la réalité, j'ai eu trop peur de ne plus jamais en ressortir.

Maintenant, c'est la peur de ne pas trouver la surface à temps qui me glace le sang. 

Enfin . . . Cette angoisse et le fait que les ténèbres englobent chaque millimètre de mon corps. L'eau glaciale s'infiltre toujours plus dans ma robe, l'imbibant et triplant son poids. J'ai tellement froid que je ne sens plus mon corps : seul mon esprit m'affirme que j'avance. 

Tout à coup, j'aperçois une lueur autre que la mienne. Je cligne plusieurs fois des yeux, abasourdie. Serait-ce la lumière du Soleil ? Pourtant, je pensais nager à l'horizontal ? Peu m'importe, j'ai perdu mes repères depuis longtemps. J'accélère, des larmes de joies perlant dans mes yeux. Je vais sortir de cet enfer. 

Mais, plus je m'approche, plus je me comprends que ce n'est pas le Soleil qui me tend ses bras. Non, c'est une autre petite fille. Elle sourit gentiment, avec une aura si rassurante qu'elle en devient lumineuse. Est-ce un ange ? Certes, je ne suis pas remontée, mais je me demande même si ce n'est pas mieux. 

Je lâche mes affaires pour la prendre dans mes bras, en pleurs. Un sentiment de soulagement m'envahie : je ne suis plus seule.

Elle me rend mon étreinte et me caresse le dos, d'une manière appuyée.

Euphorique et curieuse, j'essaye de me dégager pour voir son visage : impossible. Elle me tient d'une poigne de fer, une force insoupçonnable partant de ses bras maigres. Doucement, je nous sens partir en avant. Je regarde autour de moi, en essayant de plus en plus de me dégager. Sa si gentille lueur m'éclaire : sous mes pieds, je vois du sang. Je panique, lui parle, lui crie, lui hurle de me lâcher. L'air s'échappe de ma bouche et l'eau s'y infiltre goulûment, remplissant mes poumons en quelques secondes.

La petite fille, ou plutôt l'appât, me relâche sur la langue visqueuse de ma peur. Il referme vicieusement sa bouche, se délecte de son rare mets. Ses dents me transpercent progressivement. Mon corps si frêle tressaute de douleur.

 

En un sursaut je meurs.

 

En un sursaut je me réveille.

 

En un sursaut je sors de ce simple rêve.

 

fullsizeoutput_269

IMG_2931

IMG_2932

fullsizeoutput_26a

Publicité
Publicité
Commentaires
L'écume des rêves
  • Nos mots dansent. Leurs pas dessinent un océan de pensées, leurs chorégraphies sont l'aboutissement de vagues de réflexion et de sentiments. Nos mots dansent. Les miens sont l'écume de mes rêves.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité