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L'écume des rêves
20 mai 2021

Si tu m’aimes.

 

1 — Si tu m’aimes, fait de moi ta priorité.

2 — Désolé, je ne peux pas.

1 — Tu ne m’aimes pas ? Tu ne m’aimes plus ? M’as-tu jamais aimé.

— Je t’aime encore.

1— Mais tu ne veux pas.

— Tout à fait.

— Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? 

— Cela romprait notre amour.

— Tu es fou.

— Peut-être le romps-tu déjà ?

— Non !! Je ne veux pas ! Désolé. Je ne voulais pas. Je ne veux pas. Jamais.

— Je t’aime quand même.

— Merci. Désolé. Mais pourquoi ? Pourquoi te dédier tout entier, me prouver que tu m’aimes, pourrait - nom de Dieu - rompre cet amour qui nous unie ?

— Mais ma belle, ne vois-tu pas ?

— Non.

— Tu ne comprends pas ?

— Non.

— Tu ne m’aimes pas ?

— Si !  Bien sûr que si ! Qu’est-ce que tu racontes ?! Tu divagues !

— Si tu le dis.

— Je le dis.

— Ce que tu dis me définie.

— Oui.

— Non.

— Quoi ?

— J’ai dit non.

— Et j’ai dit oui.

— Alors je t’ai contredite.

— HA HA. Bravo. Je sais.

— Pourtant tu me questionnes.

— En fait, tu ne m’aimes pas. Tu m’embêtes. Tu cherches mes imperfections. Tu les jettes à ma face. Tu fais mal. 

— C’est ça aimer.

— Nous n’avons pas la même définition.

— Là est peut-être le problème.

— Peut-être...

— Je ne peux pas me sacrifier, faire de ta vie ma priorité. 

— Et voilà, tu recommences. Alors que j’allais oublier.

— Mais je veux régler ça et pouvoir, ensuite, profiter pleinement de mon temps avec toi.

— Profitons en maintenant !!

— Non, ne m’approches pas !!!

— Il est définitivement malade. Ou alors il ne m’aime pas. Il ment, me trompe, me hait.

— Mais non, ce n’est pas ça. C’est juste...

— Juste ??

— Si tu es près de moi...

— Eh bien ?!

— Je ne réfléchis plus. Je souris béatement, et j’oublie de réfléchir. Mon visage papillonne,  et mon ventre rougit.

— Ah ! Tant mieux !! Il m’aime un peu...

— Mais donc !

— Ah oui... Il veut « clore cette histoire », quel cauchemar.

— Mais donc, je disais ! Si je me sacrifiais, si je me dédiais, notre amour se romprait.

— Tu radotes. Explique moi donc, puisque tu ne veux me laisser ni partir ni en rire tant que je n’ai pas compris.

— J’y viens, j’y viens. Parfois, tu es très impatiente.

— Et toi, un peu trop franc.

— Je te demande pardon. Je vais vite m’expliquer.

— Un papillon passe.

— En seulement deux minutes ??

— Le papillon va passer.

— D’accord, d’accord. Je m’y mets. Je disais donc : si je me dédie trop, notre amour changera.

— En bien !! Il se fortifiera !!!

— Le papillon est toujours là.

— PARDON.

— ...

— Pardon.

— ...

— Je te demande pardon, je te prie de m’excuser. S’il te plaît, pardonne-moi. Je suis vraiment désolée. Mes genoux sont à terre, je suis sincère.

— Excuses acceptées. Tu peux te relever.

— Bref... Que fais-je ? Je deviens folle. 

— Mais non, mais non. Je disais !

— Tu disais !

— Je disais : si je m’investis trop, notre amour deviendra passion.

— Mais c’est parfait !!!

— Non.

— La passion est le stade suprême de l’amour !! 

— Non.

— Lui et ses définitions...

— Passion a pour racine le latin « passio ».

— Et ?

— Et « passio » veut dire « souffrance ».

— Ah !

— Oui : « Ah ! » 

— Ce n’est pas sympathique.

— Je ne suis pas sympathique.

— Menteur, tu l’es avec moi. Parfois. Pas aujourd’hui, mais... parfois.

— Je suis juste un aimant.

— Je t’attire ?

— Et bien plus...

— Peut-être que j’ai compris.

— Tu crois ?

— Oui... Tu ne veux pas souffrir pour moi. Tu ne m’aimes pas. Ou en tout cas, pas autant que je t’aime moi.

— Tu n’as pas compris.

— Ah bon ?

— Oui, éloigne toi.

— Encore ?!

— Oui, enlève tes bras.

— Quel emmerdeur.

— Quoi ?!

— Quoi ?

— Tu as dit quoi ?!

— Oh rien, je disais : « Quelle belle fleure ! »

— Ah, ouf. J’ai cru...

— Tu as cru ?

— Que... Ne m’en veux pas s’il te plaît.

— Que ?

— Tu avais juré.

— Oh !

— Contre moi.

— AH ! Mais je ne suis pas comme ça !!

— Oui, je suis désolé. 

— Excuses non acceptées ! Depuis le temps que tu me fait chier.

— OH !

— AH !

— Je n’avais pas rêvé !!

— Désolé...

— Et tu m’as trompé !!

— solé...

— Et tu m’as fait m’excuser.

— Dé...

— Et tu n’as pas accepté mes excuses.

— Je...

— Tu m’as fait culpabiliser. 

— Oui, pardon.

— Tu me fais culpabiliser. Tu me fais souffrir. Quand je veux nous éviter de souffrir. Quand je veux t’expliquer.

— Je ne savais pa...

— Bien sûr, tu ne me laisses pas t’expliquer !!

— Désolé...

— Et je voulais te dire : aimer, c’est construire. Ce n’est pas souffrir, ni sacrifier, ni culpabiliser.

— Désolé.

— En fait, tu ne m’aimes pas.

— Non !! Explique moi !!! Je t’aime peut-être juste mal ! 

— Peut-être ??

— Je t’aime mal, explique moi. Car je t’aime. Et si pour ça je dois t’aimer comme tu m’aimes, explique moi.

— ... D’accord. ... Aimer c’est se donner, et recevoir. ... Mais... il faut, aussi, se garder.

— Se garder ?

— Oui, garder une part de liberté.

— Mais l’on est à l’autre !

— À moitié, l’autre ne doit pas t’emprisonner.

— Ah, oui. Ce serait embêtant.

— Oui. Donc tu choisis de rester avec l’autre, tu restes par choix. Tu choisis de l’aimer, et tu l’aimes d’autant plus.

— Je vois...

— Et il faut garder sa dignité.

— C’est-à-dire ?

— Ne pas tout accepter.

— Et c’est pour ça que tu m’embêtes ??

— Je t’embête ?

— Bon, on s’embête.

— Oui, c’est pour ça.

— Pourtant je viens d’accepter de changer. Et tu m’as fait culpabiliser, et j'ai souffert. Peut-être m’as-tu manipulée ?

— Je ne sais pas.

— Tu ne sais pas ?!

— Je suis honnête.

— Ah ça !!

— Eh bien, peut-être. Je ne sais pas. L’amour c’est compliqué. Je ne sais pas. Je ne sais pas tout.

— Ah bon ?

— Oui.

— Mince.

— Je crois que j’ai fini.

— Ah oui ?!

— Ah non.

— Ah, bon... Dis. Tant qu’à faire...

— Aimer, c’est aussi croire en l’autre. 

— Ah mince !

— Oui : « Mince ! » Tu ne me fais pas beaucoup confiance.

— C’est vrai, pardon.

— Aimer c’est assez croire en l’être aimé pour lui dire la vérité.

— Oh...

— Oui.

— Si tu es si honnête...

— Eh oui...

— Je vois.

— Compliqué hein...

— Compliqué... Oui. Com-pli-qué... Merci. D’être là, de rester avec moi.

— Ah... C’est pour ça... pour ça que je t’aime.

— Pourquoi ?

— Parce que, parfois... Ah, mon visage papillonne.

— Parfois ?

— Parfois, tu te remets en question. 

— Et c’est bien ?

— C’est extraordinaire.

— Tant mieux.

— Oui, je suis heureux. 

— Tant mieux.

— Et toi ?

— Et toi ?

— Moi ? Je suis heureux. Et toi ?

— « Je suis heureux. »

— Ça va ?

— Je ne sais pas. J’ai changé pour toi. C’est compliqué. J’ai changé. J’ai tout accepté. Pour ne pas tout accepter. C’est étrange. C’est compliqué...                    Mais je crois que je t’aime encore.

— Ah !

1 — Je t’aime toujours.

— Ça me fait plaisir. 

1 — Peut-être que je t’aime mieux.

— Tan mieux.

1 — Je crois que ça me rend heureuse. 

— Vraiment ?

1 — Oui, je me sens mieux. 

— Alors je suis heureux.

1 — Compliqué, mais d’une beauté... Et j'ai choisi de rester...

— Oui...

1 — Oui. 

— Tiens, le papillon est passé !

1 — Tiens !

— Alors... N’est-ce pas le temps de profiter ?

1 — Mais, et réfléchir à aimer ?

— C’est bien, mais il faut aussi aimer, et profiter...

1 — Tu es quelqu'un de compliqué... Et ton amour est compliqué, et notre amour est compliqué.

— Mais d’une beauté...

1 — Oui...

— Oui.

1 — Alors, profitons-en !

 

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  • Nos mots dansent. Leurs pas dessinent un océan de pensées, leurs chorégraphies sont l'aboutissement de vagues de réflexion et de sentiments. Nos mots dansent. Les miens sont l'écume de mes rêves.
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