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L'écume des rêves
12 juin 2022

Amoures

[Bleu]

« Le ciel est bleu comme une chaîne. »

Son sourire est ma chaîne.

Est-il donc bleu comme le ciel ?

 

Son sourire est un geôlier,

Une chaîne à mon pied.

Que je traîne et qui m’entraîne.

Une chaîne.

 

Son sourire rassurant est dangereux.

 

À l'instar du ciel ?

 

Le mien cache des tempêtes.

 

Si ses yeux brillent maintenant, c'est que ces vitres translucides

Furent lavées par des ouragans, que je devine.

 

Des hirondelles parsèment son iris,

Évoluent en cet océan gris.

Ces lyrondelles se meuvent constamment,

Et dans ses yeux, j’entends leurs cris stridents.

 

La mer est-elle stridente ?

 

Cette mer est de métal.

« Les yeux sont les fenêtres de l’âme. »

Son âme est-elle si vaste ?

 

Parfois, ses yeux sont des lames, et elle sourit inconsciente de ses armes.

 

La clarté est-elle spéculaire ?

 

Car ce sont de parfaits miroirs

Les vitres sont teintés, seul se reflète l’extérieur ;

Je devine seulement les ouragans.

 

Sont paralysés les oiseaux chantants,

Résonnent seulement leurs cris stridents.

 

[L'orchidée]

C'est un champs de fleurs où virevolte un papillon.

 

Je croisai une orchidée et, depuis, je suis enivrée.

Je m'approchai trop du parasite.

Les papillons virevoltent à tord quand je la vois.

C'est une fleur toxique.

Sans le savoir, elle me savoure.

Je suis déjà au creux de ses doigts.

Sans le savoir, je vire.

Je la veux, elle m'attire.

 

Chacun de ses mouvements est une tornade.

Les papillons forment un ouragan

Son toucher est une brise pourtant

Je me brise en le sentant.

 

Et la fleur en est dégoutée.

 

(Oui, c'est bien celle de l'étoile.)

 

 

[Mon jardin secret]

Dans mon jardin secret, je collectionne les fleurs.

Je les aime et les nourrie et en prend soin, tant qu’elle bourgeonnent.

Mais dès qu’elles déploient leurs pétales, je les laisse dépérir.

Dès que j’aperçois leurs couleurs, je les fuis.

Et mon jardin fane sans cesse.

Et je plante de nouveaux bulbes d’amour tous les jours.

Je laisse traîner mes mains, je sème sans fin, et j’assassine le fruit dans la graine.

 

Mon jardin secret est un cimetière.

 

Mon secret est un composte, un dépôt de cadavres en décomposition.

Mais que le meilleur pousse de ce terreau macabre.

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  • Nos mots dansent. Leurs pas dessinent un océan de pensées, leurs chorégraphies sont l'aboutissement de vagues de réflexion et de sentiments. Nos mots dansent. Les miens sont l'écume de mes rêves.
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