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L'écume des rêves
13 juin 2022

Le printemps

[Tournesols]

 Septembre

Les tournesols se sont brûlés la rétine.

 

Octobre

Leurs larmes noirs s’écrasent sur le sol.

Des obscurs problèmes.

 

[Une certitude] 

J’ai vidé mes entrailles.

Toute la haine, la douleur fleuries en moi.

 

Je suis à l’aube de ma vie, mais on me dit que j’ai déjà vécu.

Une certitude m’habite, j’ai déjà vécu.

L’avenir est déjà classé souvenir.

J’ai déjà vécu, bientôt je mourrai.

L’impression que j’aurai 100 ans demain est si présente.

Alors que je vis, je ne me vois déjà plus. J’image trop mon cadavre dérivant sur les eaux du temps.

Ma vie s’accélère tant, si cela continue, ce soir j’aurai 20 ans, et demain 100.

Je te le dis, je le sens.

Même si la Terre faisait 100 tours, je n’en vivrais qu’un.

Je ne verrai plus le Soleil.

 

[Chuchotis]

L’impression que mon corps a vécu cents vies. Celui-là est neuf, mais il est imprimée dessus cents vies. Au fond de mon être on me chuchote, tu as déjà vécu.

Je me sens si vielle dans un corps si jeune. Parfois, avec soudain, une conviction émerge : demain, je mourrai. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi je suis encore jeune, comment il peut me rester plus de 4 fois le temps de vivre sans imprévu. Je regarde les cimetières comme s’il y avait ma tombe. Je cherche son emplacement.

Je vis mon âge factuel.

 

L'intensité émotionnelle, la richesse ou le surplus, la fatigue ont créé ce sentiment.

 

[Fantaisie]

 J’aime les hivers pour me remémorer les printemps, imaginer les étés, savoir que l’automne est passé.

 

Le bonheur, c’est un soir d’été - les pieds dans l’humus - en hiver.

 

 

[Mon tombeau]

 Voilà le printemps.

Je veux mourir.

Enterrez moi sous terre.

Laisser moi disparaître et redevenir poussière.

Je m’effrite déjà.

L’argile trop modelé.

J’ai besoin de mourir.

Enterrez moi plus profondément, sous la terre. Plus profond la tombe, plus profondément pour que jamais je ne puisse renaître.

Ne laissez pas mon corps fleurir. Je vous en supplie, laissez moi vraiment mourir.

 

[L'exécution]

A — Le Soleil.

B — Et l'anonymat...

A — Ça ne sert à rien.

B — Le Soleil ou l'anonymat ?

A — Le Soleil qui réchauffe la peau... Il la brûle et le printemps qui chantonne recouvre ma voix.

B — Mais l'anonymat ? Il te protège.

A — L'anonymat est illusoire, l'écoute aussi et les mots... Les mots s'envolent. Les mots ne sont plus là.

B — Le printemps fleurit, la nature. C'est une renaissance. L'anonymat est là.

A — Elle a lu à voix haute. Elle garde les feuilles. Elle cherche des noms.

B — Elle ne les a pas dit.

A — Elle m'a transpercé du regard. Elle m'a fait parler, devant tout le monde. Le printemps est une exécution. Le Soleil brûle ma peau, agresse mes yeux. Je suis aveugle, je tombe.

B — Tu tombes... Regarde à côté. Les yeux d'Émilie et le calme de ses yeux. Face à l'hystérie du prof. Les rôle sont inversées.

A — L'anonymat est un jeu, un piège.

B — Elle en a abusé.

A — Il n'existe pas. Elle le dit elle-même : les droits ne sont pas acquis... Je tourne la tête, au-delà la fenêtre et les effets du Soleil. Je ne vois pas le Soleil. Il est loin, mais il frappe fort.

B — Et nous ne pouvons rien faire.

A — La relation est asymétrique. Elle est le Soleil. Nous subissons et ma peau rouge, je brûle, mes yeux piquent. Je subie le Soleil et nous ne pouvons pas nous défendre de ses rayons.

B — Une exécution.

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  • Nos mots dansent. Leurs pas dessinent un océan de pensées, leurs chorégraphies sont l'aboutissement de vagues de réflexion et de sentiments. Nos mots dansent. Les miens sont l'écume de mes rêves.
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